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PRESENTATION

L'Association Happy Birthday Alice a pour but de réunir des femmes et des hommes de tous horizons et pays pour l’étude, l’analyse et la prospective des droits des femmes et des enfants ; pour contribuer à l’amélioration de ceux-ci par des actions culturelles, artistiques et humanitaires à travers le monde.

 

Au départ...

 

Alice au Pays des Merveilles a provoqué de nombreuses illustrations depuis celles de John Tenniel et des oeuvres diverses ont également été créées autour de l'ouvrage. Nombre d’artistes sont interpelés par Alice qui traverse le temps et leur inspire des interprétations variées. 

 

Danielle Stéphane et Ahtzic Silis ont créé en 2015 l’installation Happy birthday Alice!! pour fêter le cent cinquantième anniversaire de la première publication du livre de Lewis Carroll. Pour eux, il s’agissait à la fois d’honorer la mémoire de l’auteur mais aussi d’exprimer, de montrer des traumatismes féminins provoqués par les violences physiques et/ou psychologiques et de les transcender, les transformer grâce à l’art. Dans cette optique ils ont fait de l’héroïne de Carroll une femme actuelle subissant des violences de toutes sortes. Et ils ont lié le passé - par des illustrations noir/blanc en hommage à John Tenniel - et le présent - par des maisons de poupées grâce à des figurines et des objets d’aujourd’hui, ainsi que par un roman inédit posé sur un meuble créé pour le présenter. - Là encore ce roman met en scène une femme affrontée à sa mémoire : elle cherche à oublier un amour douloureux par la quête, en pays étranger, d’écrits anciens.

 

Il faut savoir que les auteurs sont sensibilisés l’un et l’autre aux dévastations dues à des traumatismes. Danielle Stéphane a longtemps animé des ateliers à but thérapeutique auprès d’enfants, adolescents et adultes et connaît par expérience personnelle et professionnelle les ravages conscients ou inconscients que peuvent provoquer des violences de toutes sortes. Ahtzic Silis, lui, a vécu longtemps au Salvador et connaît les traces que laisse une guerre civile. Son père a été assassiné et il a expérimenté personnellement la dureté de la vie dans son pays gangrené par la corruption et les gangs particulièrement violents. Les deux artistes ont choisi de travailler autour des droits des femmes et des enfants pour dénoncer leur bafouage et faire prendre conscience de la réalité. Dans ce sens ils ont décidé de réaliser une oeuvre d’art engagée. 

 

Artistes, ils savent que l’art permet d’exprimer, d’évacuer des souffrances en les transformant, les transcendant ; et ils sont conscients de la possibilité, grâce à l’art, de canaliser la violence que chacun porte en soi. L’art permet de transmuter en oeuvre le désir de vengeance, par exemple, que l’on peut ressentir. L’art autorise la résilience.

 

Pour être capable de vivre après un traumatisme il faut savoir oublier, mais pour pouvoir «guérir», il s’agit de rouvrir ses plaies : d’ouvrir les portes de sa mémoire afin d’affronter les émotions réelles liées aux actes subis qui étaient restées enfouies. Pour pouvoir «guérir», il est nécessaire d’accepter de voir, d’entendre, de ressentir ce qui a été vécu : le traumatisme originel. Souvent, la mémoire s’arrange avec les faits pour qu’ils deviennent supportables. Mais le corps se souvient, sa mémoire garde le film, l’empreinte de la réalité. Des signes, des symptômes peuvent apparaître ici ou là et si on accepte de les prendre en considération, ils peuvent mener à la vérité : à «l’accident» originel.

    

Leur projet pose des questions de société non pas de façon scientifique, mais de façon artistique. Ici, aucune statistique, aucune enquête, aucune information rationnelle, mais une évocation poétique à travers des dessins et des mots. La mémoire des artistes et des enfants y est présente, transformée par le travail de l’art. Et cette démarche qui se veut expression de la violence, a eu et aura, suivant le désir de ses créateurs, un prolongement artistique «réparateur» par la création d’ateliers auprès d’enfants et d'adolescents traumatisés par les brutalités qu’ils subissent.

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